Championnat du Monde FIA Karting, Sarno (Italie), 15-18 septembre 2022
Arthur Rogeon vient d’enchainer deux épreuves mondiales à deux semaines d’intervalle : la Coupe du Monde KZ2 au Mans, dans sa région des Pays de la Loire, puis le Championnat du Monde OK au pays du karting, en Italie ! A Sarno, le Lavallois s’est plutôt bien tiré du piège des essais qualificatifs avant d’enchainer plusieurs belles manches… Mais alors que la qualification en finale était en vue et la performance au rendez-vous, dans l’ultime « Super Heat », le pilote VDK Racing s’est retrouvé face à un enchevêtrement de karts qui a sonné le glas de ses espoirs.
Le temps est maussade sur le Circuito Internazionale Napoli. Vendredi comme samedi, la pluie joue au chat et à la souris avec les nerfs des pilotes et des équipes qui cherchent en permanence les réglages optimaux au gré des évolutions de la météo. En compétition, on passe par un parc fermé de départ où l’on peut encore choisir entre plusieurs options techniques avant de se diriger vers la prégrille. Une procédure qui peut comporter une part de stress non négligeable quand les conditions sont changeantes au moment de jouer une phase déterminante du meeting telle que les essais qualificatifs.
« Avec mon mécanicien Freddy Martins, nous avions fait notre choix, nous voulions partir en slicks » décrit Arthur. « Je voulais entrer en prégrille mais ceux qui hésitaient bloquaient la sortie du parc fermé. Au drapeau vert, qui signifie qu’on a le droit de prendre la piste, il n’y avait encore personne en prégrille ! Dans la confusion, je suis parti dès que j’ai pu, à un peu plus de 5 minutes de la fin sans pouvoir gérer la séance ni décider derrière quel « lièvre » m’élancer, avec des dépassements à effectuer pendant mes tours rapides. » Arthur se voit crédité d’un chrono mi-figue mi-raisin, le 8e de son groupe et le 29e sur 90 pilotes engagés dans ce Mondial. Ni catastrophique ni enthousiasmant, mais suffisant pour construire quelque chose en s’élançant de la 5e ligne sur la grille des cinq manches qualificatives.
Le Français a prouvé que la mission n’était pas impossible. En se classant successivement 14e, 8e, 5e et 15e, il se retrouve 20e au classement intermédiaire provisoire. Mais il y a cinq manches à courir et la cinquième se passe moins bien : « Avant même le premier virage, le pilote qui partait derrière moi a escaladé le côté droit de mon kart. L’accident a occasionné de gros dommages au châssis et j’ai été contraint d’abandonner. Je me suis retrouvé P36, en position de dernier qualifié pour la finale avant la Super Heat. »
Cette course, si elle se passe bien, peut faire gagner quelques places à Arthur sur la grille de la finale… ou l’éliminer purement et simplement. « J’étais déçu de ne plus pouvoir compter sur ce châssis qui me convenait bien. J’ai testé l’autre, le plus rigide, lors du warm-up de dimanche matin. Je l’ai trouvé très difficile à conduire, alors avec l’équipe nous avons complètement modifié les réglages avant la Super Heat. »
Comme une preuve de la tension qui règne dans le peloton, le premier départ est un faux départ. Le deuxième aussi. « Les premières lignes donnaient des coups de frein, et par effet domino, nous avons été plusieurs à connaitre des contacts qui ont modifié la position de nos spoilers. Nous étions d’office condamnés à une pénalité de 5 secondes. Le troisième départ a été le bon, enfin façon de parler car au deuxième virage un accrochage s’est produit juste devant moi et un autre kart s’est posé sur mon spoiler. Il a fallu que je fasse un tour au ralenti pour que le plastique s’use et que je puisse me remettre à piloter normalement. Et là, surprise : mon kart était hyper performant. Malgré mon retard initial j’ai pu remonter 12 places et signer le 4e temps en course. » De quoi nourrir quelques regrets car il n’aura finalement pas manqué grand-chose pour accéder à la finale.
Photo Fotocar13